jeudi 22 février 2018

Les atouts de Tatihou dans le Cotentin

Il y a 26 ans, le Conseil départemental de la Manche et le Conservatoire du littoral permettaient à l’île Tatihou d’ouvrir ses portes au public...

Elle accueille aujourd’hui plus de 70 000 visiteurs par an et est devenue un site phare, culturel et touristique, du département de la Manche…

En 2018, l’île Tatihou rayonne et fait partager son patrimoine maritime. Elle met en lumière les bateaux, les îles, les jardins, la nature, la musique et l’histoire par le biais d’expositions, d’ateliers, de visites ou de concerts ! Lieu patrimonial vivant ouvert à tous, ses nombreux publics lui sont fidèles car, chaque année, de nouveaux rendez-vous les attendent.

EMBARQUER À BORD DU BATEAU AMPHIBIE : L’AVENTURE VERS TATIHOU COMMENCE…

On rejoint l’île Tatihou, située à quelques encâblures du port de Saint-Vaast-la-Hougue, grâce à un véhicule amphibie qui navigue à marée haute et qui roule à marée basse , au milieu des parcs à huîtres. Le Tatihou II, unique en son genre, s’inspire des chalands conchylicoles de la baie de Cancale. A propulsion hydraulique, le même système permet de mouvoir les hélices et les roues. A son bord, l’aventure commence ! Et il sera souvent question de bateaux à Tatihou…

LES VAISSEAUX DE TOURVILLE : LA NAISSANCE D’UN MUSÉE POUR CONSERVER LES VESTIGES DE LA BATAILLE DE BARFLEUR-LA HOUGUE

Un des événements marquants de l’histoire de l’île est la bataille de Barfleur-la Hougue qui vit s’opposer en 1692 la flotte française du Roi Louis XIV aux escadres anglo-hollandaises. A l’issue de ce combat, les vaisseaux français sombrèrent dans la baie de Saint-Vaast-la-Hougue, tout près de l’île Tatihou. Les épaves sont redécouvertes en 1984 et le département de la Manche met en place une grande campagne de fouilles archéologiques sous-marines pour sauvegarder ces précieux fragments d’histoire qui renseignent sur la construction navale au 17e siècle et sur la vie à bord des vaisseaux de ligne. Le musée maritime de l’île ouvre ses portes en 1992 pour célébrer alors le tricentenaire de la bataille de la Hougue.

L’exposition permanente Flottes et fracas, les épaves de la Hougue(1692) dédiée au mobilier archéologique de la Bataille de Barfleur-la hougue présente plus de 200 objets et aborde de nombreux thèmes tels que la construction navale, la navigation et la vie à bord des navires du roi jusqu’aux travaux des archéologues sous-marins. Un parcours enfant ainsi qu’un livret jeux permet aux plus jeunes de mieux appréhender l’exposition.

LE MUSÉE MARITIME PRÉSENTE AU PRINTEMPS SON NOUVEL ABRI À BATEAUX...

Depuis 1992, le Conseil départemental de la Manche a constitué, par le biais d'acquisitions, dons, cessions ou reconstructions, une collection de plus d'une trentaine d'embarcations : Vaquelottes, plates, yoles, doris ou encore picoteux sont des bateaux traditionnels de pêche et de plaisance qui témoignent de la tradition de construction navale sur les côtes de Normandie. Ils sont présentés dans une nouvelle mise en scène dans l’abri à bateaux, selon les caractéristiques de leur construction, leur localisation, leur utilisation ou le métier de pêche qu’ils pratiquaient. 

Construits entre 1907 et 1974, ces bateaux constituent un ensemble représentatif des petites unités qui ont pratiqué la pêche ou la plaisance entre Cherbourg et l’embouchure de l’Orne, témoins du savoir-faire de leurs constructeurs et des multiples bouleversements qui ont marqué l’évolution de la construction navale tout au long du XXe siècle.

LE HANGAR DU CORDIER SAINTE-THÉRÈSE-SOUVENEZ-VOUS...

Dans ce hangar, entre gabarits, outils de charpente navale et engins de pêche, les visiteurs découvrent l'histoire singulière du cordier Sainte-Thérèse-Souvenez-Vous construit à Barfleur en 1948. Une passerelle sécurisée permet de prendre de la hauteur et d’observer les barrots de pont du bateau qui ont été refaits à neuf. La construction d’un bateau en bois est présentée à l’aide de plans et de maquettes Coupe horizontale, coupe longitudinale et transversale ou encore épure, les visiteurs évoluent dans ce monde des charpentiers de marine, héritiers d’un savoir-faire ancestral.

La technique de pêche des cordiers est de tendre en mer, sur une ligne maîtresse, des avançons ou lignes secondaires munies d’hameçons boettés pour pêcher sur le fond du poisson de grosse taille ( requins taupes, hâ, roussettes, raies mais aussi congres.). Les opérations de boettage, filage puis de halage imposent un travail physique et parfois dangereux.

Cette pêche rude, totalement artisanale et respectueuse de l’environnement a connu son apogée dans les années 1960-1980. Aujourd’hui, elle tend à disparaître. La Sainte-Thérèse-Souvenez-vous est un bateau emblématique de la pêche aux cordes dans le Val de Saire.

L’ÎLE TATIHOU ET SES MILIEUX PRÉSERVÉS...

De par sa position intermédiaire entre deux grandes formations géologiques ; le Bassin parisien sous l’influence de la mer du Nord et le Massif armoricain d’influence Atlantique ; l’île Tatihou présente une grande variété d’habitats naturels terrestres et marins abritant une flore et une faune remarquables. Le caractère insulaire du site associé à un fort marnage accentue le développement de la vie de nombreuses espèces. Sur une petite surface de 28 hectares, les écosystèmes se juxtaposent : la laisse de mer, des récifs, une vasière, des prés-salés, une micro-falaise etc.. La richesse algologique de l’île et de ses abords a été attestée dès le 19e siècle par les scientifiques du Museum d’histoire naturelle de Paris qui ont installé dès 1888 un laboratoire de biologie marine à Tatihou.

Dans le musée maritime de Tatihou, une galerie d’histoire naturelle a pris place pour sensibiliser le public à toutes les richesses naturelles qui l’entourent et à l’importance de les protéger.

Sur 200 m2, cet espace présente la biodiversité de l’île du pied de la dune à la haute mer, avec ses trésors naturels terrestres et maritimes. Elle revient aussi sur les travaux des naturalistes du Museum d’histoire naturelle de Paris qui ont travaillé à Tatihou de 1888 à 1925. Fonctionnement des marées, « chant » de la patelle, requins de nos côtes y sont présentés au moyen de panneaux richement illustrés, de collections naturalisées, de moulages et de dispositifs multimédias.

Faune et flore marine

Aujourd’hui, le laboratoire de biologie marine poursuit ses recherches scientifiques à des fins pédagogiques. C’est ainsi que des élèves, des familles et des groupes découvrent des espèces marines sur le terrain.Ils procèdent ensuite à leur observation et à leur classification au sein du laboratoire de biologie marine qui met à leur disposition plusieurs outils d’identification. Des turbots prennent place dans les bassins d’eau de mer d laboratoire rappelant les travaux qui avaient été entrepris au 19e siècle par les chercheurs du Museum de Paris. Aujourd’hui, de très nombreuses espèces d’algues brunes, vertes et rouges sont présentes sur les fonds proches de l’île qui est un site Natura 2000. Les plantes marines, mollusques, crustacés et poissons intègrent un inventaire qui comptabilise près de 700 espèces.

Parmi les nombreux sujets et phénomènes observables à Tatihou, un thème alimente la curiosité des visiteurs et des scientifiques.Des espèces capables de produire de la lumière ont été découvertes autour de l’île.Observée depuis l’Antiquité, la bioluminescence est la production de lumière par le vivant. Ce phénomène est une étonnante manifestation de production d’énergie sous forme d’émission de lumière visible. Depuis 2010, la bioluminescence est présentée au public sur l’île Tatihou, grâce au maintien de plusieurs espèces planctoniques bioluminescentes au laboratoire : un dinoflagellé du genre Pyrocystis et un cténophore du genre Mnemiopsis.

Un site ornithologique majeur

Tatihou est également un site ornithologique majeur pour la Normandie car environ 150 espèces d’oiseaux nicheurs, migrateurs ou visiteurs occasionnels se croisent ou se côtoient au fil des saisons sur ce territoire. Goélands, tadorne de Belon, Aigrettes Garzettes, limicoles, anatidés et passereaux affectionnent particulièrement l’estran, la prairie, les vasières ou les digues de l’île.

ENTRE FLORE PRÉSERVÉE ET AMÉNAGEMENT DE JARDINS THÉMATIQUES

La flore sauvage

Enfin, l’intérêt floristique de ce lieu est aussi à noter. L’Armérie maritime forme en été un très beau tapis rose près des digues sud. Les vieux murs abritent lichens, mousses et fougères. Les zones d’embruns sont colonisées par le Pavot cornu, par l’Euphorbe des sables et par la Bugrane rampante. Tatihou recèle également quelques plantes rares et protégées comme le Bec-de-Brue Glutineux et le Chénopode à feuilles grasses. Parmi les arbustes, on remarque encore l’Aubépine, l’Ajonc d’Europe, le Tamaris et le Sureau noir. Cette flore sauvage côtoie trois jardins thématiques qui ont été aménagés dans la partie intra-muros de l’île correspondant à l’enceinte de l’ancien lieu de quarantaine, le lazaret.

Les trois jardins thématiques

Près de sept hectares sont consacrés aux trois jardins thématiques de Tatihou (jardin d’acclimatation, jardin botanique et jardin maritime). Les plantes des côtes de Normandie et de l’Atlantique côtoient une végétation très exotique venue d’autres continents. Dans le jardin d’acclimatation, protégés des embruns par les murs du lazaret, agaves, cordylines, echiums et palmiers se développent d’une façon extraordinaire, à la grande surprise des visiteurs débarquant sur ce petit bout de Cotentin.Dans le jardin botanique et le jardin maritime, ce sont les plantes du littoral de la Manche et de l’Atlantique qui sont présentées, selon leur réparttion étagée allant du littoral au bocage dans le premier, et par thèmes dans le second, pour une lecture simplifiée.

TROMELIN, L’ÎLE DES ESCLAVES OUBLIÉS...

Sur l’île Tromelin comme sur l’île Tatihou, c’est une histoire de naufrage qui a déclenché des recherches ainsi que des fouilles sous-marines et terrestres mettant en exergue un pan important de l’histoire dont le point de départ est le XVIIe siècle. Des similitudes naturelles, historiques et patrimoniales apparaissent entre les deux îles qui conjuguent aujourd’hui des activités scientifiques et environnementales.

L’exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés » est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la communication. Elle est co-produite par le musée d’histoire de Nantes et l’INRAP.Elle fait suite à une expédition archéologique « Esclaves oubliés » qui a été menée par Max Guérout, ancien officier de la marine française et directeur des opérations du Groupe de recherche en archéologie navale et Thomas Romon, co-directeur de la mission et archéologue à l'Inrap,d'octobre à novembre 2006. Elle a été placée sous le patronage de l'UNESCO et du Comité pour l'histoire et la mémoire de l'esclavage. En 1761, l’Utile, un navire de la Compagnie des Indes orientales, s’échoue sur l’IIe de Sable (aujourd’hui Tromelin) avec 160 esclaves malgaches achetés en fraude. L’équipe regagne Madagascar avec une embarcation de fortune laissant 80 esclaves sur l’île avec la promesse de venir bientôt les rechercher. 

Ce n’est que quinze ans plus tard que les esclaves survivants, sept femmes et un enfant de huit mois, seront sauvés. L’exposition présente les recherches historiques, archéologiques et environnementales effectuées sur l’île Tromelein. Elle a pour ambition d’évoquer une page importante de l’histoire maritime ainsi que la question de la traite et de l’esclavage, illustrées par ce naufrage de l’Utile en 1761 et les rescapés qui tentèrent de survivre pendant 15 ans sur cet îlot inhospitalier. Au-delà de l’histoire, cette exposition permet d’aborder le droit à la différence, l’intérêt de la mixité culturelle et le vivre ensemble comme instauré par la Déclaration des Droits de l’Homme et toujours d’actualité.

10E ANNIVERSAIRE DE L’INSCRIPTION DES TOURS VAUBAN A L’UNESCO...

Les tours Vauban de Tatihou et de la Hougue sont classées au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 2008 au même titre que onze autres sites désormais unis par cette inscription et renommée "les fortifications Vauban". Ils ne constituent qu’un seul bien.

Répartis sur l’ensemble du territoire national, ils représentent toutes les facettes de l’oeuvre de Vauban justifiant sa valeur universelle exceptionnelle. L’oeuvre de Vauban représente un chef d’oeuvre du génie créateur humain. Les forteresses qu’il a fait construire constituent l’exemple le plus rationnel de l’architecture militaire et offrent à ce titre un exemplaire éminent d’un type de construction illustrant une période significative de l’histoire.

Dans le fort de l’île Tatihou, L'exposition « Vauban, les sites majeurs », créée par le Réseau des Sites majeurs Vauban, présente les aspects physiques et architecturaux de l'oeuvre fortifiée de cet ingénieur et la replace dans son contexte historique. De plus, des fouilles archéologiques réalisées en 2009 et 2010 ont mis au jour les vestiges de l’occupation militaire de Tatihou depuis trois cents ans. Un parcours d’interprétation permet d’en faciliter la lecture.

Tout au long du mois de juillet, en collaboration avec la mairie de Saint-Vaast, des animations spécifiques seront organisées autour de l’anniversaire de l’inscription des Tours Vauban à l’UNESCO.

DES PEINTRES OFFICIELS DE LA MARINE EMBARQUENT POUR TATIHOU DU 16 AU 20 AVRIL...

Les peintres de la Marine consacrent leur talent à la Marine, aux gens de mer et à la mer .On les appelle les POM. L’ancre de marine ponctue la signature de leurs oeuvres. Leur mission est de témoigner de la vie à bord, des escales, des paysages traversés et des personnes rencontrées. Ils peuvent ainsi contribuer à un travail de mémoire et être désignés comme Titouan Lamazou ambassadeur pour la paix par l’UNESCO.

Du 16 au 20 avril, le département de la Manche accueille 18 Peintres officiels de la Marine à donner leur vision de l’île Tatihou et de ses patrimoines. Ils puiseront leur inspiration in situ grâce à l’environnement et aux hommes qui le font vivre mais aussi dans des oeuvres qui faisaient partie des collections du musée maritime et qui ont disparu l’année dernière dans l’incendie qui a détruit le bâtiment des réserves. Une grande partie des collections a été brûlée : 181 tableaux sur les 206 existants.

C’étaient des peintures de Maîtres tels que Louis Lepoittevin, Charles Mozin ou encore Jean-Baptiste Guillemet; des oeuvres de Peintres officiels de la Marine comme Léon Gustave Ravanne, Michel Bez , Eugène Deshayes ou Mathurin Meheut mais aussi celles d’autres artistes plus ou moins connus n’ayant pas ce statut. Des scènes de ports, de paysages maritimes, de construction navale ou de vie quotidienne fournissaient un véritable témoignage de la vie des côtes de Normandie autrefois.
Aujourd’hui, le musée maritime de l’île Tatihou continue sa mission de sauvegarde, de conservation et de valorisation du patrimoine. Le bâtiment du musée n’a pas été touché et les expositions permanentes sont présentées dans un magnifique ensemble récemment re-scénographié et liant cinq espaces différents.

L’accueil des POM à Tatihou sera l’occasion d’impulser un nouveau souffle au musée qui est réputé pour son dynamisme.

Comme des charpentiers de marine, construisez votre bateau !

Les jeudis 19 avril et 2 août

Atelier parent-enfant (8-12 ans)

Parents et enfants découvrent l’atelier de charpente et les bateaux traditionnels ; Ils construisent eux-mêmes même une coque de bateau d’après les plans de forme et rapportent leur demi-coque à la maison.

 Comme des archéologues, participez à un chantier de fouilles !

jeudi 12 juillet

Atelier parent-enfant (6-12 ans)

Comme des archéologues, parents et enfants participent à une campagne de fouilles et découvrent les techniques de l’archéologie sur un chantier de l’âge du Bronze. En cas de pluie, l’atelier pourrait être remplacé par un atelier en intérieur sur les parures ou les céramiques de la préhistoire.

 Comme un artiste, grave et encre ton dessin pour obtenir une estampe !

jeudi 26 juillet

Atelier enfant (6-12 ans)

Grâce à des matériaux simples et de récupération, les enfants découvrent les techniques de gravure. En s’inspirant de celles des collections du musée, ils peuvent créer et encrer leur propre estampe.

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