jeudi 8 mai 2025

Quito et l'écotourisme

Quito, la capitale de l’Équateur compte plus de 60 000 hectares de terres protégées dédiées à la conservation de l’ours à lunettes, le dernier de sa lignée en Amérique du Sud, qui joue un rôle crucial dans la santé de ses forêts...

Quito se distingue non seulement par sa riche histoire et sa localisation andine, mais aussi par l’existence d’un trésor naturel d’une valeur inestimable : plus de 60 000 hectares de terres protégées dédiées à la conservation de l’ours à lunettes (Tremarctos ornatus), connu sous le nom de « jardinier de la forêt ». Au sein de ce vaste sanctuaire andin, un géant solitaire masqué, dernier représentant de la famille des Ursidés en Amérique du Sud, lutte pour sa survie.

Ce mammifère, reconnaissable grâce aux taches claires autour de ses yeux qui lui ont donné son nom, est bien plus qu’un animal charismatique : c’est un pilier de la santé des écosystèmes andins. En tant que semeur de graines, l’ours à lunettes façonne le paysage, en permettant à de nouvelles générations de plantes de prospérer. Son travail discret contribue directement à la production d’eau et au maintien de la riche biodiversité qui caractérise cette région. Cependant, l’expansion de l’activité humaine et le braconnage ont poussé cette espèce au bord du gouffre, et elle est aujourd’hui classée comme « en danger ».

La réponse de Quito a été ferme. En 2012, le conseil métropolitain a déclaré l’ours des Andes faune emblématique de la ville. Un an plus tard, le couloir naturel de l’ours à lunettes, vaste zone protégée de plus de 60 000 hectares qui englobe les districts ruraux environnants, a été créé. Ce couloir est un refuge vital pour l’espèce, cherchant à garantir sa survie dans son habitat naturel. En outre, la stratégie de conservation de Quito va au-delà de la protection territoriale. La ville s’est engagée à faire du tourisme durable un outil puissant de sensibilisation et de financement pour la protection de l’ours à lunettes. L’écotourisme responsable offre aux visiteurs l’opportunité d’entrer en contact avec la nature d’une manière significative, à travers l’observation de la faune, la randonnée et les visites guidées dans les zones protégées.

En effet, de telles initiatives, gérées avec précaution, permettent aux voyageurs de découvrir la majesté des Andes équatoriennes en respectant des règles strictes en matière de respect et de sécurité de la faune et la flore. Ces expériences ne sont pas seulement mémorables pour les touristes, mais elles contribuent aussi directement à l’économie locale et au financement des programmes de conservation. En faisant le choix du tourisme durable à Quito, les visiteurs deviennent des alliés dans la protection de cette espèce emblématique et des précieux écosystèmes qu’elle habite. 

De cette manière, l’ours à lunettes n’est pas seulement considéré comme une espèce en danger, mais aussi comme un symbole de la fragilité des divers écosystèmes et de l’urgence d’agir pour les protéger. En prenant l’initiative de sa conservation, Quito envoie un message clair à l’Europe et au reste du monde : la préservation de la biodiversité est une responsabilité partagée, et l’avenir d’espèces uniques telles que ce « jardinier de la forêt » est intrinsèquement lié à un modèle de développement durable qui profite à la fois à la nature, aux communautés locales et aux visiteurs.

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