vendredi 26 février 2016

Sur les pas de Rubén Dario en Amérique Centrale !

Rubén Darío, le « prince des lettres castillanes », le père du modernisme espagnol et inégalable poète, est né il y a 149 ans à Metapa (aujourd’hui la ville de Dario) et s’est éteint en 1916 à León…


Nicaraguayen du berceau à la tombe, il écrit en 1909 : « Ces 5 petits pays que l’on appelle le Guatemala, Le Salvador,  le Nicaragua, le Costa Rica et le Honduras ont été et doivent être une seule et même patrie. » 

C’était un homme multiculturel, qui a trouvé refuge aux 4 coins du monde et laissé ses traces au Chili, en Espagne ou en France. Mais avant tout, Ruben Darío était un homme profondément centraméricain, originaire de cette région et narrateur de ce monde. Pour suivre les pas de ce poète et ainsi découvrir la région, il faut voyager à travers 100 ans d’histoire, pour mieux comprendre cet homme au style inégalable.

Le Nicaragua, le pays de Dario…

Félix Rubén García Sarmiento (le véritable nom du poète) a vu le jour à Metapa. En 1920, Metapa devient alors « Ciudad Dario » ou « la ville de Dario » abritant la maison natale du poète, devenue aujourd’hui un musée, qui conserve la structure originale avec ses murs faits d’adobe et de « taquezal », matériau local. Elle a été déclarée Monument National en 1943 et est dotée d’un auditorium à ciel ouvert construit dans le patio de la maison. Juste à côté de cette maison se trouve le site des Lacs de Moyúa, une grande richesse naturelle.

Ruben a passé toute son enfance dans la ville de León, très riche culturellement et remplie de légendes et autres traditions. On y retrouve le Musée des Archives de Rubén Darío, où vivait le poète avec ses grands-parents. Dans ce lieu s’organisait des réunions informelles de poètes et d’intellectuels du XXe siècle. La cathédrale baroque de la ville de Leon est entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2011 et accueille aujourd’hui la tombe du poète, aux pieds de la statue de Saint Pierre.

A ses 14 ans, Rubén déménage pour la capitale et travaille un temps à la bibliothèque nationale, qui porte aujourd’hui son nom. A Managua, signifiant « entourée d’étangs » en nahuatl, se trouve une magnifique fontaine en marbre taillée en  l’honneur du poète. Au nord, le Théâtre National Rubén Darío, où règne une intense activité artistique et culturelle, a été construit pour célébrer le centenaire de la naissance de l’écrivain.

Au Salvador, Rubén Darío a vécu l’un des chocs littéraires les plus importants de sa vie : son introduction au vers Alexandrin français. Darío a tenté de l’adapter au système métrique espagnol, ce qui serait devenu caractéristique de son œuvre lyrique et de toute la poésie moderne qui s’en est suivie.

Le jeune Dario a également visité Santa Tecla, où il a été touché par la variole en 1883 ce qui l’a fait rester un peu plus de temps que prévu. Anciennement connue comme la ville des « collines et des portails », elle abrite aujourd’hui une multitude d’édifices historiques qui mélangent divers styles architecturaux. Parmi eux se distingue le Palais Municipal des Beaux-Arts, considéré comme un joyau technique qui mélange le style colonial avec l’art européen de l’époque ; la majestueuse église El Carmen érigée au XVIIIe siècle ; la Maison Guirola ou « Maison des Aigles », de style néoclassique ou encore le Musée Tecleño, une ancienne prison construite en 1902.

Le Guatemala, pour revenir à l’Azul…

En juin 1890, peu après avoir publié au Chili la première édition de son livre Azul…, Darío est retourné à San Salvador pour diriger le journal L’Union.  Là-bas, il s’est marié avec Rafaela Contreras. Un coup d’Etat a eu lieu lors de sa nuit de noces, et Dario, dont l’étroite relation avec le président sortant était la raison de sa présence au Salvador, s’est exilé au Guatemala.

Le gouvernement guatémaltèque lui a proposé de diriger le journal El Correo de la tarde, à l’époque où le pays était le berceau des intellectuels d’Amérique Centrale. Dario s’est alors lié d’amitié avec de nombreux écrivains, entre autre le poète José Joaquín Palma, directeur de la Bibliothèque Nationale du Guatemala, fondée en 1879. A l’intérieur on retrouve de nombreuses fresques murales mayas alors que les reliefs de la façade en béton sont l’œuvre du maître Efraín Recinos.

Au cours de ses premiers mois au Guatemala, Dario a surtout dédié son temps à l’écriture. Après l’arrivée de sa femme, il s’est marié à l’église El Sagrario, qui fut érigée au début du XVI siècle comme la première paroisse de la ville de Santiago, et actuellement rattachée à la Cathédrale Néoclassique de Santiago.

Les jeunes mariés ont passé leur lune de miel à Escuintla. Baignée par les eaux du Pacifique, il est possible d’y visiter l’impressionnant Volcan de Pacaya ; les grands espaces verts de la commune de Palin, où les descendants de la civilisation maya se sont installés durant l’époque coloniale ; la grotte et la cascade de San Pedro Martir ; les plages du Pacifique ou El Peñón, une montagne depuis laquelle on a une vue panoramique sur la région.

El Correo de la tarde n’a publié que 141 numéros, ce qui obligea la famille de Dario à migrer vers le Costa Rica. Bien qu’il soit revenu deux fois un peu avant de mourir, sa première visite au Guatemala était la plus importante. C’est au cours de cette première visite qu’il avait terminé une seconde édition de son livre Azul…

Costa Rica, l’arrivée du nouveau Rubén Dario…

Rubén Darío et Rafaela Contreras ont vécu seulement 9 mois au Costa Rica, mais ils ont eu le temps d’y avoir un enfant. Le poète salvadorien Francisco Gavidia a embauché Dario pour le journal « La prensa libre y él ». La ville de San José était à cette époque un village de petites maisons d’adobe et de tuiles. Les monuments existants étaient la Cathédrale, la Fabrique de liqueurs, l’Hôpital Saint Jean de Dieu, le Séminaire et l’Hospice de Huérfanos. Tout était tellement petit que Dario a publié un commentaire dans le journal qui disait : «  Azul. Par Rubén Darío : le livre à la mode ! Il est vendu à la librairie de Montero et il y a peu d’exemplaires. »

Aujourd’hui, San José est un endroit idéal à découvrir à travers des petites escapades dans les quartiers de Carmen, de la Cathédrale, du Marché et de l’Hôpital pour admirer l’architecture de quelques Monuments Nationaux d’intérêt culturel, historique et architectural.
San José se caractérise par son offre gastronomique importante, avec des petits restaurants servant des plats traditionnels, et de très bonnes prestations hôtelières.

En plus d’écrire pour la presse, le poète a également donné des récitals et autres conférences à Cartago, Heredia ou Alajuela. Cartago est située sur le flanc du volcan Irazú et fut le siège de la première cour internationale permanente de l’histoire, la Cour de Justice d’Amérique Centrale. Elle dispose d’un centre historique important et est également connue pour ses ruines, vestiges d’un temple romain détruit en 1910. Heredia ou « la ville des fleurs » est la capitale du café, produisant les grains d’or du café costaricien. Enfin, Alajuela est une des rares villes du Costa Rica qui conserve son centre historique datant du XIX siècle avec une organisation en boulevards incluant jardins et parcs. Dans ses alentours se trouve le Parc National du Volcan Poas, avec le cratère geyser le plus grand de la planète.

Le Panama, en coup de vent !

Les visites de Rubén Dario au Panama ont été brèves. Pendant ses séjours rapides – il est venu 3 fois – il a écrit sur le désastre de l’entreprise Lessep, lors de la construction du Canal, et le décrit également comme un lieu attractif pour sa riche végétation.

Aujourd’hui, le canal de Panama est un lieu de visite obligatoire pour les voyageurs. Le centre de visiteurs de Miraflores est un endroit parfait pour observer ce qu’il s’y passe, comment s’ouvrent et se ferment les écluses pour laisser passer les navires. Dans les environs, il est possible d’effectuer diverses activités, de la visite du marché de fruits de mer jusqu’aux circuits en bateau sur le Canal.
La végétation du pays est luxuriante, Panama signifie d’ailleurs « abondance de poissons et de papillons » dans le langage indigène guna. Les parcs nationaux et espaces verts du pays le démontrent clairement. Parmi les visites proposées, il y a Boquete, les Quetzales, le Parc National de Darién ou la Vallée d’Antón.


Informations : www.visitcentroamerica.com

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