lundi 9 novembre 2015

Tourisme responsable au Québec maritime


Avec plus d’1 milliard de voyageurs en 20141 et une hausse enregistrée de 4,7%, le tourisme mondial se porte bien. Cependant, le tourisme de masse peut être néfaste à la fois sur un plan environnemental et pour les populations, si celui-ci n’est pas correctement maîtrisé…


Avec 10 parcs nationaux, 5 réserves fauniques, un riche métissage culturel et un littoral omniprésent, les quatre régions du Québec maritime se sont toujours attachées à préserver leurs richesses dans le respect des écosystèmes tout en améliorant le mieux-être des communautés situées sur leur territoire. Plusieurs initiatives éco- responsables ont vu le jour ces dernières années, mêlant activités touristiques et préservation de l’environnement.  

De nouveaux traversiers écologiques pour le Québec maritime 

La Société des traversiers du Québec a amorcé un « virage vert » avec le F.-A.-Gauthier, inauguré cet été au Québec maritime, qui assure la liaison entre les villes de Matane et Baie-Comeau ou Godbout, situées respectivement en Gaspésie et sur la Côte-Nord. D’une capacité d’accueil de 800 personnes et 180 véhicules, ce traversier est le tout premier d’Amérique du Nord à être propulsé au GNL, du gaz naturel liquéfié, un carburant à la fois plus économique et plus propre.

L'utilisation du GNL permet de réduire jusqu’à 25% les émissions de gaz à effet de serre et d'éliminer la qu asi-totalité des émissions de particules fines. Avec un moteur qui a pour effet de réduire les vibrations, ce traversier est plus respectueux du milieu marin. Deux autres traversiers propulsés au GNL sont actuellement en construction pour la traverse Tadoussac–Baie-Sainte-Catherine. 

Des hébergements éco-conçus : respect de l’environnement et constructions atypiques

Pour profiter pleinement de vacances en pleine nature tout en préservant l’environnement, plusieurs hébergements conçus selon les principes du développement durable sont proposés au Québec maritime. Les « Tiny House » du Domaine Floravie, dans le Bas-Saint-Laurent sont les plus emblématiques. De mai à octobre, ces chalets en bois sur roues offrent une vue imprenable sur le Saint-Laurent. Leur mobilité rend possible une installation estivale à proximité du fleuve et une mise à l'abri des marées en automne. À l’intérieur, ces chalets bénéficient d’installations éco-conçues : cuisinière, chauffage et chauffe-eau au propane, énergie solaire pour l'éclairage et le réfrigérateur et toilettes sèches.

Pionnière en écotourisme, la Société Duvetnor - qui propose de dormir en plein milieu du Saint-Laurent, sur l’île du Pot à l’Eau-de-Vie et sur l’île aux Lièvres - milite depuis de nombreuses années pour préserver le milieu naturel. Ses actions de protection sont variées : programme de sensibilisation, sauvegarde de la faune, traitement des eaux de pluie, restauration du bâti, transport fluvial des visiteurs... 

En Gaspésie, Cime Aventures dispose d’éco-logis sur pilotis en plein cœur de la forêt et en bordure de la rivière Bonaventure, l’une des plus limpides au monde.  Dans le même esprit, en Côte-Nord, les cabanes perchées et bulles sur pilotis de Canopée Lit proposent une immersion totale avec la nature grâce à la vue qui donne sur la cime des arbres, au cœur d’un domaine forestier de 24 hectares. Du côté des Îles de la Madeleine, le Parc de Gros Cap dispose de constructions originales : les prêts-à-camper « les Salines ». Ces installations s’apparentent aux anciennes cabanes de pêcheurs et permettent aux campeurs de voyager sans emporter tout leur équipement. 

La réserve de la biosphère et les parcs nationaux : des sites naturels préservés

En Côte-Nord, l’Unesco a déclaré une partie de la région « réserve mondiale de la biosphère ». La réserve mondiale de la biosphère de Manicouagan-Uapishka suggère une responsabilisation collective. Ce site d’exception sensibilise les visiteurs à l’environnement tout en favorisant les échanges avec les acteurs économiques du territoire. Le parc national de Miguasha est également classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour l’excellente préservation de ses fossiles, vieux de 380 millions d’années.

Les 10 parcs nationaux du Québec maritime sont, quant à eux, engagés dans des missions de préservation et de valorisation de la faune et de la flore. Ils assurent la pérennité de ces espaces, témoins de grands écosystèmes, et proposent des aménagements qui favorisent la découverte dans le respect du milieu naturel. 

Les parcs de la Sépaq possèdent un programme de suivi de l’intégralité écologique unique selon leurs particularités. La plupart d’entre eux s’engagent dans des missions de sauvegarde de la faune, comme par exemple au parc national du Bic, point d’observation privilégié des phoques.Dans le parc national de la Gaspésie, l’attention se porte sur la conservation des plantes arctiques-alpines et des paysages de toundra qui constituent l'habitat d'un troupeau de caribous des bois, derniers représentants de cette espèce au sud du fleuve Saint-Laurent.
Au parc national du Fjord-du-Saguenay et au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, l’activité « La Halte du Béluga » est réalisée par des naturalistes qui analysent les mœurs de cette espèce menacée. 


Les parcs de Parcs Canada ont un plan directeur renouvelé régulièrement qui énonce la prise de mesures concrètes pour s’adapter à l’évolution du milieu naturel du parc.
Parcs Canada offre des activités sur l’interprétation des mammifères marins notamment au Centre de découverte du milieu marin et Centre d'interprétation et d'observation de Cap-de-Bon-Désir avec leur activité estivale phare « 30 pieds chez Neptune » où des plongeurs vont chercher des organismes marins pour les montrer aux visiteurs.

Le parc national de Forillon en Gaspésie, bordé par le golfe du Saint-Laurent et la baie de Gaspé. Ces 4 écosystèmes -aquatique, côtier, marin et forestier- se compose d’une forêt boréale, de falaises vertigineuses et de rives où se développe une biodiversité exceptionnelle. Afin de protéger ces écosystèmes côtiers et assurer la pérennité de l’activité liée au tourisme, un programme majeur de restauration de la dynamique naturelle des milieux côtiers y est en cours.

L’ÉCONOMUSÉE® une initiative qui met à l’honneur le savoir-faire local

Développé au Québec, le concept d’ÉCONOMUSÉE® désigne une entreprise qui œuvre dans le secteur des métiers d’art ou de l’agroalimentaire et qui utilise un savoir-faire authentique dans la fabrication de ses produits. Cela s’inscrit dans une dynamique d’agrotourisme et de tourisme culturel qui offrent la possibilité aux visiteurs de rencontrer les artisans sur leur lieu de création et de production, et de découvrir des modes de fabrication traditionnels. Plusieurs sites sont à découvrir au Québec maritime. 

Dans le Bas-Saint-Laurent, l’ÉCONOMUSÉE® de l'acériculture, le Domaine Acer produit des boissons alcoolisées à base d’érable. On y apprend le processus de la coulée de l’eau d’érable, on visite les caves de vieillissement, sans oublier de déguster les différents acers et autres produits fins -gelées, chocolats… — élaborés sur place.

Proche de Percé, en Gaspésie, l’ÉCONOMUSÉE® du salage et du séchage de poisson, Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan perpétue son savoir-faire traditionnel. Le site revient sur l’histoire de la pêche à la morue, le premier moteur économique de la Nouvelle-France, et permet d’explorer les différentes étapes du salage et de la sèche de la morue.

Dans les Îles de la Madeleine c’est le hareng fumé qui est mis à l’honneur au sein de l’ÉCONOMUSÉE® de la Boucanerie, Le Fumoir d’Antan. On peut aussi y retrouver Artisans du sable, l’ÉCONOMUSÉE® de la sculpture sur sable transforme la matière en sabliers, vases, lampes ou encore jeux d’échecs. Des métamorphoses ingénieuses et poétiques pour des objets d’une étonnante solidité qui sont vendus dans la boutique sur place. Les artisans offrent une production locale d’une qualité unique et partagent leurs passions avec les visiteurs tout en créant de la richesse au sein de leurs communautés. 

Informations : www.quebecmaritime.ca

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