Dans le Lubéron, Le Couvent des minimes a discrètement fermé ses portes en septembre 2020 pour la meilleure des raisons : tourner une nouvelle page de son histoire en entamant une rénovation spectaculaire...
Que ceux qui aiment Le Couvent des Minimes se rassurent, l’hôtel conserve ses voûtes séculaires, ses restanques et bien sûr son clocher multi-centenaire.
Simplement, plus que jamais ancré dans son siècle, il poursuit sa carrière dans le monde de l’hôtellerie de luxe, bien décidé à se développer et à s’embellir, dans le but d’offrir toujours plus de bonheur et d’émerveillement à ses hôtes. Pour lever un coin de la cornette, sans trahir un projet encore secret : les chambres seront agrandies, le Spa L’Occitane plus beau que jamais va s’étendre, au côté du restaurant gastronomique, une brasserie provençale verra le jour dans un style à la fois luxueux et bon-enfant …
D’autres surprises vous attendent à commencer par celle qui vient de surgir sous plusieurs couches de peinture : la découverte inattendue de deux fresques bleues et ocre, datant probablement du 17ème siècle, représentant l’une un dessin d’architecte, l’autre un angelot ailé au doux sourire. Quel bon présage à quelques semaines de Noël que ces deux merveilles que le Couvent entend bien conserver et mettre en valeur pour une réouverture à grandes envolées de cloches au 1er trimestre 2023.
Deux fresques qui pourraient être du XVIIème siècle viennent d’être découvertes à Mane, au Couvent des Minimes
Situé dans le périmètre d’un monument historique, en l’occurrence l’église de Mane, l’hôtel le Couvent des Minimes, Relais & Châteaux, actuellement en travaux pour une transformation et une rénovation complète, vient de faire l’objet d’une importante découverte par les experts du Service Départemental d’Archéologie des Alpes-de-Haute-Provence.
Deux fresques murales ont été mises au jour dans deux chambres par les archéologues venus pratiquer 26 sondages dans les murs de l’ancien couvent. Celles-ci, encore en partie recouvertes, semblent dater du début XVIIème siècle donc d’avant la Révolution Française quand le couvent était encore la propriété des Minimes, une ségrégation de moines mendiants et érudits, fondée par Saint Vincent de Paul. Les deux fresques qui dormaient sous des couches de peintures successives couvrent actuellement chacune une surface provisoire d’environ 1,50 m de long sur 60 cm de hauteur.
La première sur un fond de décor jaune, représente un pilastre et sa base destinés à supporter un chapiteau. Tracée d’une main sûre à la mine de plomb ou de graphite, rehaussé au lavis, elle fait penser à l’ébauche inachevée d’un dessin d’architecte en trompe-l’œil. La seconde à caractère religieux, se compose de plusieurs éléments. On distingue sur la gauche un rideau gris-bleu aux motifs végétaux, ployé, comme retenu par une embrasse et à droite une tête d’ ange, parfaitement visible, se détachant sur un fond rouge-orangé. Les motifs du rideau, la chevelure bouclée, le léger sourire et l’aile délicate de l’ange sont peints avec le plus grand soin. Plus haut, toujours sur fond jaune, un triangle surmontant un plumage d’oiseau, fait penser à la représentation du Saint Esprit. A droite, on devine un nuage. Plus bas une auréole nimbe la chevelure d’un personnage religieux. Les deux décors comportent de nombreuses traces de piquetage, explicables par la préparation et l’accroche de la couche de plâtre qui les a recouverts, des dommages heureusement réparables.
La direction de d’hôtel le Couvent des Minimes, désireuse de préserver ces précieux vestiges, a demandé à ses architectes en collaboration avec les archéologues du département et experts en restauration, de réfléchir à des solutions pour conserver la fresque dans la chambre de l’ange (lequel semble très solidaire de son mur) et de voir s’il est possible découper le dessin en trompe-l’œil afin de l’exposer comme un tableau à la réouverture de l’hôtel en 2023.
Plus de quatre siècles après sa construction par le Marquis Melchior de Forbin de Janson en 1613, le Couvent des Minimes, qui a défié les guerres, les pillages, et les révolutions continue de nous étonner et de nous émouvoir. Et sans doute n’a-t-il pas dit son dernier mot.
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