mardi 4 avril 2023

Une nouvelles saison pour la Maison et les Jardins Claude Monet

 


Quand il s’installe à Giverny, le 29 avril 1883, Claude Monet se prendra de passion pour le jardinage. Le Clos Normand d’abord, puis à partir de 1890, le Jardin d’Eau, témoigneront de son engouement pour les plantes mais aussi pour leur « mise en scène » où il révélera une extrême originalité, réalisant deux jardins qui ne ressembleront à nul autre...

 


S’entourant des conseils avisés d’un Georges Truffaut, échangeant ses expériences avec ses amis Gustave Caillebotte ou Octave Mirbeau, tous deux habiles jardiniers, fervent lecteur des catalogues des pépiniéristes, courant les expositions de plantes et es jardins botaniques, Claude Monet invente des jardins qui évoquent sa peinture, toujours en mouvement, où la lumière révèle les couleurs en vibrations continuelles. Peu à peu abandonnés à la mort du peintre, les jardins seront restaurés à partir de 1977 avant d’être ouverts au public le 1er juin 1980.


D’avril à octobre, les jardins offrent une succession de floraisons remarquables...
 

Bulbes, annuelles, bisannuelles, vivaces de printemps et d’été, nymphéas, arbustes à fleurs, rosiers, pivoines, vivaces et feuillages d’automne, ce sont des milliers de variétés végétales qui rythment la vie de ces jardins extraordinaires. Ici, le visiteur est convié à une expérience unique, celle de pénétrer au cœur même de l’imaginaire du peintre. Néanmoins le respect de la véracité historique n’exclut pas l’introduction, par petites touches, de nouveautés. « Claude Monet, qui était lui- même un précurseur, en aurait fait de même ! », assure Rémi Lecoutre.

 

 

Cultivées il y a plus de vingt ans dans l’eden givernois, des astroemères vont, ainsi, être réintroduites dans les allées du Clos Normand. Robustes et florifères, elles prospèreront, cet été, sous le soleil. Superbes boules rondes perchées au sommet de hautes tiges, trois nouveaux alliums - l’allium ledebourianum, l’allium scorodoprasum Art et l’allium sphaerocephalon —rejoignent aussi les rangs. Citons également deux nouveaux fritillaires — raddeana et bucharica —, un nouveau Oxalis. Le Ken Aslet, qui forme un coussin de feuilles de trèfle veloutées et orné de fleurs jaune citron — et un nouveau triteleia — Le Rudy, aux fleurs blanches rayées de violet.

Commandés auprès des pépinières d’Enghien en Belgique, quatre poiriers Palmette Verrier ont été plantés le long du mur qui borde la rue Claude Monet. Coiffés d’un nouveau treillage, ces arbres palissés sont composés de quatre branches verticales espacées d’une trentaine de centimètres. Un U dans un U ! L’originalité de leurs formes géométriques promet d’insuffler esthétique et élégance à ce coin du jardin.

 

De nouveaux massifs ont, en outre, été créés à proximité du second atelier de Claude Monet mais aussi à côté de la caisse groupes située en bas du Clos Normand. Nourris de terre de bruyère, ils sont habillés de sept variétés d’hydrangeas, cinq variétés de clematis, deux variétés de rhododendron et pieris mais aussi d’un azalée.

Sur la mythique allée centrale, deux nouvelles arches soutenant les rosiers et reconstruites à l’identique ont été installées. Une mission délicate qui a nécessité un placement, un calage et un alignement minutieux des structures. Du côté du jardin d’eau et de son pont japonais, un dispositif visant à protéger les fleurs de glycines des gelées tardives a été mis en place. Cette protection antigel par aspersion rappelle les techniques usitées par les vignerons pour lutter contre des chutes excessives de température.
L’arrosage automatique profite, enfin, de belles innovations. Jusqu’ici, nos jardiniers devaient se connecter, par Bluetooth, à toutes les électrovannes pour gérer la distribution d’eau.

 

Du côté des serres givernoises... Ils sont «invisibles» mais endossent, pourtant, un rôle stratégique dans les jardins de Claude Monet. Sans eux, point de délicates pensées, de généreux cosmos ou d’incroyables dahlias. Semis, repiquages, bouturages... Ce sont eux qui font naître et grandir, avec patience tout autant que savoir-faire, les plantes qui viendront habiller le jardin du Maître.

Un éclairage innovant...


Tout l’éclairage de la maison a été rénové sous la houlette artistique du designer et scénographe Hubert Le Gall. L’objectif visé ? Sublimer le patrimoine historique et recréer l’atmosphère qui régnait dans une maison de campagne de la fin du XIXe siècle. Des teintes de lumière chaude, proches de celles d’une bougie ont été ainsi imaginées dans les chambres tandis qu’un éclairage d’accentuation enveloppe les œuvres exposées dans le salon atelier. Afin d’exploiter, au mieux, la lumière naturelle, le dispositif s’adaptera à ses variations journalières et saisonnières.

Prenant en compte l’aspect écologique d’économie d’énergie, il s’agit d’un véritable défi technique et artistique créé sur mesure afin d’enrichir encore l’expérience de visite. Bel arrière-petit-fils de Claude Monet, le critique d’art et commissaire d’expositions Philippe Piguet nous assure une série de lectures-conférences dans le merveilleux salon-atelier de l’artiste. S’appuyant notamment sur des extraits de correspondances, il ouvrira quelques fenêtres sur le parcours pictural et personnel du peintre givernois...

Conférence-lecture à l’appui d’archives familiales...

 
• Jeudi 27 avril 2023 : Monet à Giverny, une vie au quotidien • Jeudi 8 juin 2023 : Monet en voyage Londres, Norvège, Espagne, Venise • Jeudi 14 septembre 2023 : Monet prospectif. Les Nymphéas, une œuvre in situ

Informations : Maison et Jardins Claude Monet – Giverny 84, rue Claude Monet - 27620 Giverny, tél 02 32 51 28 21 - www.claude-monet-giverny.fr



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